C.

 C.

| Post Traumatique

Post traumatique

 

            Le petit garçon la regardait. Elle était là devant ses yeux, belle, gracieuse, et rieuse à la fois. Il ne pouvait détacher son regard d'elle. Peut-être était-elle créée par la main de Dieu, peut-être était-elle déesse tout simplement. Oui, elle était une de ses déesses fabuleuses dont le nom échappé encore au jeune esprit de l'enfant, on l'appelait nymphe, être miroir de la beauté et représentante de la nature. Cette nature magnifique qui les entourait tous deux, cette forêt féerique avec sa verdure luxuriante.

           

            Le petit enfant tendit la main, pour attraper un pan de la robe de cette divine créature. Elle recula d'autant qu'il avança. Il fit un pas, son but s'éloigna de la même distance. Suivirent deux, puis trois autres pas qui ne connurent pas plus de succès. Alors impétueux comme tout représentant de la jeunesse, il commença à courir.

           

            Plus il allait vite, et plus la jeune femme fuyait loin… Dans sa course, la nymphe se révéla, ses cheveux blonds devinrent plumes d'or, des mains se transformèrent en  serres, son nez se fit bec. Tel un phénix elle s'envolait loin de lui.

           

            Il accéléra le pas, posant de plus en plus vite ses pieds sur le sol, les écorchant, nus sur la terre battue dont sortaient de petits écueils. Ses enjambées se faisaient plus grandes au fil de la course. Il grandissait, comme si sa croissance eut d'un coup était plus rapide sous sa demande. Bientôt le corps d'enfant ne fut plus et devint le corps d'un adulte. Mais même les charmes de cette enveloppe nouvelle ne firent pas plus d'effet à la fée s'évadant au loin.

           

            La course se faisait longue pour celui qui jadis avait été enfant. Son souffle était court, sa pensée se faisait résignée. Les affres du temps continuait se s'abattre sur lui, car bien qu'ils eussent paru oublier le bel oiseau, il n'en était rien pour son poursuivant. Le corps tout jeune qu'il avait il y avait encore peu, se faisait vieux. Et du jeune adulte ne resta plus qu'un vieillard à peine capable de marcher.

           

              L'homme s'arrêta incapable de continuer sur cette voie.

 

            -"Pourquoi me fuis-tu éternellement chimère merveilleuse ? Ne puis-je donc jamais ne serait-ce qu'effleurer ta peau ? Qui es-tu inconnue ? "cria-t-il au bord du désespoir à l'oiseau de feu.

 

            L'être féerique se retourna et en un tourbillon doré retourna à son apparence humaine.

 

            -"Je ne puis te toucher. Je suis celle qui te guidera toujours, jusqu'à ta mort tu me suivras, mais jamais il ne te sera donné de m'atteindre, il est ainsi. Quant à savoir qui je suis, je puis te le dire si cela te permet de t'apaiser. Je suis ta Destinée, tracée à jamais. Mais tu ne m'as déjà que trop vue, ta place n'est pas ici."

 

            La secousse fut violente. La décharge parcourut tout le corps. Des spasmes suivirent l'électrochoc.

 

            -"Son cœur repart ! "

            -"Tiens bon petit ! C'est pas un accident comme ça qui t'aura ! "

 

            Les yeux du garçon étaient ouverts, ils voyaient sans vraiment voir. La verdure avait laissé place à un blanc qui lui sembla malsain. Les chocs continuèrent.

             Le regard de l'enfant vit alors un oiseau s'envoler au dessus de lui.

             Electrochoc.

             Le plafond était redevenu blanc.

 

Fin


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